De nouveau… l’impasse
Djamel Allam, le candidat venu du froid (Finlande) pour briguer le poste de président du doyen de l’est, a jeté un de ces… froids jeudi passé au cours de l’assemblée générale élective du CSC en retirant sa candidature.
Celui qui était donné à Constantine dans la microcosmique famille du football comme le futur Thor Heyerdall, fort, sans peur, sans reproche et… riche (c’est ce que prétendent ses laudateurs), des Vert et Noir, s’est défilé au moment où était entamée la dernière ligne droite du parcours. Mais était-il sérieux qu’il en soit autrement ? Les Sanafir n’ont pas tiré des enseignements de la candidature de Saïdi Mohamed, alias Moumou lequel, est-il utile de le rappeler, qui avait annoncé sa démission au moment où de l’urne étaient retirés les bulletins lui offrant une bourrasque en guise de victoire face aux autres candidats. Effectivement «l’élu» démissionnera quarante-huit heures plus tard après avoir visité les infrastructures du CSC, tenu une séance de travail avec ceux qui font et défont le club (hommes de l’ombre certes mais force des plus agissantes) et concocté un programme quinquennal (1999-2004) des plus ambitieux. L’épicier, c’est vraisemblablement sa véritable occupation, était à l’époque présenté comme une sorte d’outsider des géants de la grande distribution à même d’arroser le club d’argent et en faire un égal des USMA, JSK, MCA. Or, pour le président éphémère, il n’était pas question de placer un franc (monnaie encore en cours) s’il n’en récupérait pas le quintuple. Et Moumou réfléchissait déjà au moyen de faire de l’hôtel Marhaba, objet de toutes les convoitises et boîte de Pandore des comités qui se sont succédé, outre le lieu de résidence des joueurs étrangers à la ville, un claque, une vocation qu’il avait déjà et qui était de notoriété publique. Ce n’est qu’une fois sérieusement au courant de ce qui l’attendait et du rôle de vache laitière auquel il était promis que Saïdi mettra les voiles sans crier gare, laissant le CSC livré à lui-même, permettant toutefois l’élection d’un autre rêveur, en l’occurrence Ounis Noureddine, dit Roma, qui fera à sa manière son beurre à partir dudit hôtel parvenant même à modifier le statut administratif et commercial de la bâtisse. Enfin, pour en revenir à Djamel Allam, le fringant jeune homme qui s’est mis sur son «31» lors de l’assemblée générale ordinaire mettant fin à l’exercice du mandat de Bouhlassa (président du comité de sauvegarde), a tout de suite mesuré le jour même la difficulté de la mission qui l’attendait sachant qu’une partie de l’assemblée générale le… vomissait et lui en donnait la preuve en s’opposant à l’obtention de la qualité de membre, passage obligé pour en faire un candidat éligible. Le tohu-bohu qui s’en suivra aurait pu prendre fin avec le rejet de sa candidature, mais l’intrusion de dizaines de supporteurs, qui tenaient mordicus à ce que Djamel Allam soit élu, a eu raison des ruades dans les brancards des légalistes. Le «Nordique» d’importation fera partie de la famille. Ainsi en a-t-il été décidé par la rue. Une reconnaissance sur laquelle reviendra l’AG qui la lui retirera sans élégance parce qu’il a refusé de maintenir sa candidature. C’est dire la dimension d’auberge espagnole que peuvent avoir les assemblées d’associations sportives. Des assemblées corvéables à merci et au gré de tout le monde. Le candidat météore, semblerait-il, aurait reçu des menaces. De qui ? Nul ne le sait et dès lors, l’atmosphère générale est frappée d’une suspicion. Chacun suspectant l’autre comme dans un roman de cet auteur lui aussi venu du froid en l’occurrence Ian Flemming, le père de James Bond. Mais sans nul doute que D. Allam a plus d’imagination livresque que la conduite d’un club de football du gabarit et plus particulièrement du gabarit des problèmes qu’il aurait eu à affronter s’il avait confirmé ses intentions. Depuis le départ de Ghoualmi, il y a au sein du doyen de l’est une réelle volonté de le faire imploser. Les candidats les plus qualifiés pour en prendre la tête ne le feront pas parce qu’ils savent qu’ils auront à faire face à des adversaires dont la technique, voire la stratégie, est d’attaquer au-dessous de la ceinture… Celui qui prendra les destinées du CSC aura besoin d’être protégé beaucoup plus de ses amis que de ses ennemis. C’est une règle immuable chez les Vert et Noir.
Adlane B - Le soir d'Algérie