Premier League I Manchester City sur le banc des accusés, enfin ! Le "procès" de Manchester City, accusé par la Premier League de 115 infractions à ses réglementations, a débuté lundi. Deux questions majeures se posent, à commencer par les sanctions auxquelles s'expose le club mancunien. La bataille juridique vient de commencer et promet son lot de rebondissements. La seule certitude, finalement, c'est qu'elle s'annonce très longue...
On épargnera au lecteur la carte complète des infractions dont City se serait rendu coupable, aussi longue que la liste des grands crus servis dans un trois-étoiles. Le menu suffira: communication d'informations financières erronées, refus répété de coopérer avec les enquêteurs de la PL, versement de salaires occultes, surestimation de contrats de sponsoring passés avec des entités liées au propriétaire du club, Sheikh Mansour ben Zayed ben Sultan al Nahyan (autrement dit: Abou Dhabi).Un dopage financier sans précédentC'est ainsi que Roberto Mancini, l'entraîneur qui, en 2011-12, donna à City son premier titre de champion d'Angleterre depuis 1967-68, était officiellement payé 1,45 million de livres sterling par saison par son club - mais percevait en sus 1,75 million d'un autre club contrôlé par Mansour, Al Jazira, qu'il était censé coacher...quatre jours par an. Cela, tout le monde l'ignorait. City est également accusé d'avoir dissimulé - à dix reprises - le détail de paiements à un ou plusieurs de ses joueurs entre 2012 et 2016. L'identité de ce ou ces joueurs est inconnue (*). Autre exemple : selon les informations recueillies par la Premier League, sur les 177,7 millions de livres payés entre 2012 et 2016 au titre de droits de sponsoring par la compagnie aérienne Etihad, celle-ci n'en avait en fait versé que 8. Le reste, tout le reste, provenait du Abou Dhabi United Group (ADUG), le fonds d'investissement "privé" de Sheikh Mansour, dont la gestion est exercée pat le gouvernement émirati, ce qui constituait une forme inédite d'auto-financement. Bref, Manchester City est accusé d'avoir eu recours à un dopage financier sans précédent en Angleterre pour faire du crève-la-faim des années 1990 et 2000 l'ogre qu'on connait aujourd'hui. Et pourquoi ne pas dire tout haut ce que de plus en plus disent de moins en moins bas : d'avoir acheté ses titres.
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