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SanafirA moins de figurer parmi les plus grands chauvins sportifs, il était pratiquement impossible de donner gagnant le Mouloudia de Constantine dans le derby qui l’opposait à son rival local le CSC

Pour preuve, les Sanafir ont foulé le terrain nettement plus confiants que leurs adversaires, sauf que le but, au demeurant d’une grande beauté dans sa conception de Nahnah, a totalement changé la donne, en ce sens qu’il incitera les clubistes à vouloir revenir immédiatement au score à partir de la 10e minute, alors qu’il restait quand même l’essentiel de la rencontre à jouer. Dès lors, les Sanafir tomberont dans un jeu des plus désordonnés, fébriles dans toutes les actions qu’ils tenteront de mener pour arriver à la cage d’Azzioune lequel, est-il honnête de le souligner, a fait une très bonne partie, en réalisant un arrêt superbe et surtout mis en confiance son compartiment défensif.
Le reste celui (compartimenta) offensif s’en chargera en continuant, suite à des récupérations de balle aisées face à un adversaire qui a perdu sa lucidité, à opérer des contres dont l’un aurait pu, à deux reprises, boucler la rencontre par Bouharbit et Guerah. Habitués à voir les joueurs se transcender dans n’importe quelle situation dramatique, les supporters des Sanafir ont vite compris à l’entame de la deuxième mi-temps que les jeux étaient faits et que le coaching de Slimani ne risquait pas de changer grand-chose, compte tenu de l’absence de Medjoudj, transparent, et ses coéquipiers sur le terrain. La colère dans les tribunes et gradins bondés de fans du CSC contre une poignée de ceux du MOC se matérialisera par des jets de fumigènes sur la pelouse de gazon synthétique, conduisant à un bref arrêt de la rencontre. Les supporters des Sanafir criant à la combine dans une rencontre où, pourtant, le MOC paraissait plus enclin à vouloir la victoire.
En fait, les Vert et Noir ne semblaient pas mentalement prêts pour le derby, et les deux jours l’ayant précédé ont quelque peu été émaillés d’une rumeur sur un clash entre le staff administratif, le coach, et les joueurs. Madureira, l’entraîneur portugais du MOC, qui a tenu avant la rencontre à saluer son homologue adverse, n’a pas manqué de prophétiser que «par expérience, dans les derbies, c’est en général l’équipe en difficulté dans la compétition qui gagne». Etait-ce une manière comme une autre de déstabiliser le coach clubiste, mais il n’empêche que l’issue de la rencontre lui a donné raison. Enfin, en cantonnant la poignée de supporters dans un coin extrême des gradins, les organisateurs ont pris une initiative lumineuse qui aura eu au moins l’avantage d’éviter toute confrontation physique. Cette confrontation n’a pu, toutefois, être évitée en dehors de l’enceinte où se sont déroulées, à travers un véritable guet-apens, des agressions sur les supporters du Mouloudia et auxquelles, faute de discernement, n’échapperont malheureusement pas non plus ceux du CSC.
La défaite du CSC, somme toute ordinaire, pourrait, toutefois, avoir de graves conséquences pour le club dans la suite du championnat. Des lézardes ont commencé à apparaître déjà au coup de sifflet final où la fin de mission de Slimani, le coach, a été évoquée.

 

Abdelhamid Lemili ( La Tribune)

 

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